En Janvier je vous annonçais ma décision d’arrêter de prendre la pilule. J’y pensais depuis quelques temps déjà mais j’étais partagée entre la peur de tomber enceinte et la conviction que c’était vraiment mauvais pour moi.
L’élément déclencheur qui a vraiment fini de me convaincre c’est une petite mésaventure. En Octobre dernier j’ai oublié ma pilule pour la énième fois en 4 ans et j’ai dû prendre une pilule du lendemain. C’était la deuxième fois que j’avais recours à une contraception d’urgence. Contrairement à la première fois celle-ci à été vraiment difficile moralement et physiquement pour moi. Moralement parce que je m’en voulais d’avoir oublié, de devoir allé à la pharmacie pour ça, peur d’être enceinte, peur que ce ne soit pas efficace. Physiquement parce que j’ai eu des effets secondaires, j’ai été malade, j’ai eu très mal aux ovaires, mal à la tête et des nausées et mes règles suivantes ont également été très douloureuses alors que ça ne m’arrivait jamais. Ça m’a vraiment décidé sur le fait que cette contraception aux hormones était mauvaise pour mon corps et qu’elle ne me convenait plus. A chaque comprimé pris j’avais l’impression de m’empoisonner un peu plus. Alors quand je suis arrivée au bout de ma plaquette je me suis dis : “Allez ras-le-bol c’est le moment d’arrêter!”.
J’ai aussi et surtout été motivée par ma grande sœur qui, sans que l’on se soit concertée me faisait part quelques semaines plus tôt de son souhait d’arrêter la pilule. Ça peut paraître bête mais avoir quelqu’un dans son entourage, de qui on se sent proche, qui ressent et vie les mêmes choses que nous au même moment c’est un soutien immense. Bien sûr, me sentir soutenue par Marc a aussi été déterminant pour moi.
J’ai eu beaucoup de réactions de votre part (exclusivement féminines néanmoins. Je le précise car d’après moi les hommes devraient être aussi informés et impliqués que les femme dans la contraception).
Vous avez été nombreuses à me poser des questions, à me dire que vous en aviez profondément envie mais que vous aviez peur, à me dire que vous ne pourriez jamais arrêté pour des raisons de santé (endométriose, règles très douloureuses etc), que vous aviez essayé mais que vous aviez été obligées de reprendre ou encore que vous aviez arrêté depuis longtemps et que vous en étiez ravies. Autant de témoignages et de messages de soutien qui ont été vraiment enrichissants pour moi. Alors le jour est venue de vous donner mon retour d’expérience après 10 mois sans cette petite chose.
D’abord, c’est quoi le problème avec la pilule?
- Pour la santé.
La pilule reproduits des hormones présentes dans le corps humain de manière synthétique afin d’éviter l’ovulation. La plupart du temps il s’agit de l’œstrogène et de la progestérone. Le truc, c’est qu’elles sont concentrées à très forte dose et qu’elles peuvent donc avoir une influence néfaste sur notre organisme et créer des effets secondaires tels que : infections urinaires et / ou vaginales, AVC, thrombose, cancer du sein, prise de poids, cellulite, rétention d’eau, fatigue, anémie, baisse de libido, acné, pilosité, troubles de l’humeur, atteinte hépatique, diabète, migraine. Et le meilleur pour la fin, ce sont des perturbateurs endocriniens qui peuvent affecter la fertilité et rendre stérile. Avant d’arrêter la pilule j’avais plusieurs de ces symptômes sans jamais avoir pensé qu’ils pouvaient être liées à cela.
- Pour l’environnement.
La pilule est composée d’hormones synthétiques qui se retrouvent dans les urines des personnes qui la prennent. A ce jour, les stations d’épuration ne disposent pas d’un procédé efficace pour empêcher qu’elles se retrouvent dans la nature. Une fois dans les cours d’eau, elles peuvent être ingéré par n’importe quel organisme aquatique. Elles agissent sur les animaux comme des perturbateurs endocriniens, réduisant ainsi le taux de fertilité de certains mammifères, oiseaux et poissons et pouvant même féminiser les individus mâles de certaines espèces de poissons. Un changement qui peut réduire le nombre d’individu d’une espèce, voir la faire disparaître complètement à long terme.
- Son automatisme.
Je me suis rendue compte que je n’avais jamais vraiment discuté contraception avec mon médecin traitant, comme si la pilule était la seule option. J’ai eu besoin de parler contraception quand je me suis mise en couple avec Marc, j’avais 19 ans. Les cours de SVT de 4ème était super loin. Autour de moi, la pilule était le moyen de contraception privilégié par mes copines qui l’ont toutes prise avant pour divers raisons : acné, règles irrégulières ou douloureuses, vie sexuelle active. Et c’est un fait, on propose naturellement et facilement la pilule aux jeunes filles pour régler divers problèmes alors que plus une prise est longue plus elle peut être dommageable pour le corps. Je pensais tout simplement que c’était ce qu’il fallait prendre et je n’ai pas pensé qu’il y avait d’autres possibilités à évaluer.
- Elle entretient le mythe selon lequel la contraception est une histoire de femme.
Historiquement parlant, la pilule ça a été une vraie révolution et une libération pour la femme et pour l’évolution des mentalités. Cependant j’ai toujours trouvé ça contraignant et injuste que la contraception du couple repose sur mes épaules uniquement. Est-il normal de discuter de contraception avec son médecin d’avantage qu’avec son partenaire?
Mon ressenti après 10 mois sans pillule.
Les points négatifs.
Psychologiques.
Le premier mois sans pilule a été difficile psychologiquement parlant parce qu’il fallait arrêter quelque chose qui avait fait parti de mon quotidien pendant 4 ans. Je me réveillais en sursaut en me disant : “Zut, j’ai oublié ma pilule!” avant de me rappeler que je ne la prenais plus. Des petits moments de stress en journée aussi parce que j’étais persuadée de l’avoir oublié.
J’étais préoccupée de manière globale, je me demandais si j’avais pris la bonne décision, si je ne faisais pas une bêtise. Et vous vous en doutez j’étais aussi préoccupée dans l’intimité. J’étais obsédée par mon cycle et par le fait d’avoir des rapports potentiellement à risque et de tomber enceinte. Le premier mois j’ai attendu mes règles avec impatience pour me rassurer et ça a été l’angoisse complète quand j’ai vu que j’avais du retard. Mais en fait, un retard de règle quand on vient d’arrêter la pilule c’est tout naturel. Pendant plusieurs années mes cycles ont été très réguliers mais seulement parce que les hormones synthétiques de la pilule contrôlaient le mécanisme. Il y a des dérèglements au début, le temps que le corps se réhabitue. Ça a été difficile de lâcher prise au début mais tout est venu naturellement par la suite.
Physique.
D’un point de vu physique, j’ai eu un festival de bonnes surprises (ironie, quand tu nous tiens) : acné et règle douloureuse sont apparues comme par magie pour égayer ma vie! En fait, ce sont des désagréments que j’avais avant de prendre la pilule et qu’elle avait complètement masqué. J’ai donc retrouvé de l’acné dans le dos, et quelques gros boutons sur le visage comme syndrome pré-menstruel. Rien de dramatique jusque là, c’est juste que j’avais oublié et que je ne pensais pas que la disparition de mon acné était dû à la pilule mais simplement au fait que ma puberté était finie.
Les règles douloureuses c’est plus difficile à gérer car pendant 4 ans sous pilule j’ai toujours très bien vécue mes règles, pas de douleurs particulières, j’étais juste un peu plus fatiguée et grognonne et plus sujette à attrapé des saloperies comme des petits rhumes (ne me demandez pas pourquoi, cette information n’a pas été vérifiée scientifiquement ce n’est que mon ressentie personnel). Maintenant c’est très aléatoires mais de manière globale j’ai très mal à la poitrine avant d’avoir mes règles, elle est gonflée et je ne supporte aucun contact physique sur cette zone tant elle est sensible. J’ai également très mal aux ovaires et le syndrome prémenstruel peut aussi me rendre malade : nausée, migraine, système digestif perturbé.
Gardez bien en tête que chaque femme est différente, je vous fais part de mon expérience personnelle. Ce n’est pas parce que j’ai eu des boutons en arrêtant la pilule que vous en aurez si vous l’arrêtez.
Les points positifs.
Psychologiques.
Passées les inquiétudes des premiers mois : la libération. Je me sens tellement plus légère, c’est beaucoup moins de contraintes : je n’ai plus peur d’avoir oublié. Je me sens aussi plus en accord avec moi-même et plus proche de cet objectif de naturel que je poursuis. Je me sens fière aussi de ne plus imposer des hormones chimiques à mon corps, j’ai l’impression de le respecter davantage et il me le rend bien.
Se connaître! Mais woah, genre se connaître pour de vrai. J’ai accordé beaucoup d’importance ces dernières années au fait de comprendre qui j’étais, ma personnalité, mes réactions tout en négligeant la connaissance de mon corps. J’ai entretenu tellement de mythes sur les cycles et sur la sexualité qu’en fait je ne savais rien du tout. Maintenant je connais mon cycle, le vrai, pas celui réglé comme une horloge à cause d’une pilule. Je sais analyser les signes précurseurs de mes règles par exemble et c’est très satisfaisant. Je comprends les liens de causes à effet entre ce qu’il se passe dans mon corps et ce qu’il se passe dans ma tête, l’influence des hormones etc. Pour cela je vous conseille vraiment (mais genre vraiment) le livre Cycle Féminin Et Contraceptions Naturelles aux éditions Hachette Pratique.
Physiques.
Passées les premières règles très douloureuses, tout est plus tempéré maintenant, le temps que tout se remette en place peut-être? Je me sens toujours très fatiguée en période pré-menstruel, une bonne sieste quotidienne pendant 4 jours et ça repart comme en 40! Le reste du temps j’ai quand même l’impression d’avoir plu d’énergie qu’avant.
Le gros point positif niveau physique c’est vraiment les cystites pour moi : j’en faisais très souvent avant, la seule qui marchait pour les éviter c’était le gel douche intime à la composition dégoutante. Depuis que j’ai arrêté la pilule j’utilise un savon solide et tout se passe bien pour moi.
La contraception sans pilule.
Il y a plusieurs options que j’ai découverte ou redécouverte peut-être, parce que les cours d’éducation sexuelle c’est loin et que j’avais oublié tout simplement.
La sympthothermie : je me suis beaucoup renseignée sur cette dernière mais je ne vous en parlerai pas beaucoup pour le moment car je ne l’ai pas encore mise en place. La symptothermie est une attitude contraceptive qui consiste à analyser son corps selon trois facteurs : la température, le col de l’utérus et la glaire, pour savoir à quel moment nous sommes fertiles ou non. Cette technique s’accompagne ou de l’abstinence pendant la fertilité certaine ou d’un moyen de contraception. Si cette méthode vous intéresse je vous invite à prendre contact avec un professionnel de santé et à vous former.
Les préservatifs : c’est un moyen de contraception fiable à 98 % si il est bien utilisé. Ce sont les erreurs des consommateurs qui font chuter les statistiques.
- Un préservatif doit être choisi à la bonne taille selon la circonférence du pénis pour les masculins. .
- On doit vérifier les normes CE et / ou NF et la date de péremption.
- L’utiliser systématiquement avec un lubrifiant à base d’EAU et non d’huile car cette dernière rend le préservatif poreux donc potentiellement inefficace.
Quelques marques de préservatifs les plus naturels possibles issus du livre Cycle Féminin Et Contraceptions Naturelles aux éditions Hachette Pratique : Glyde, Green Condom Club, Fairsquared, Sustain Natural, Sir Richard’s.
Le diaphragme: une rondelle à insérer par le vagin en silicone ou en latex, réutilisable, durée de vie 1 à 2 ans. Se nettoie à l’eau et au savon ou à l’eau et au bicarbonate de soude. Peut-être posé 2h avant le rapport ou juste avant mais doit être gardé au moins 6h après pour être efficace. Doit s’utiliser avec un gel contraceptif ou un spermicide pour doubler l’effet barrière.
Le stérilet : c’est un moyen de contraception non-hormonal mais pas non violent pour le corps, c’est pourquoi il ne me convient pas.
Il n’y a pas de contraception naturelle qui puisse être à 100 % fiable sans que l’on connaisse son corps. Une contraception fiable requiert que l’on soit renseigné et actif. Il y aura toujours un risque de grossesse même faible si on a des rapports durant la période de fertilité certaine : il ne faut pas l’oublier. Pour un risque 0 choisissez l’abstinence.
Pour résumer donc : la meilleure contraception est celle avec laquelle on se sent mieux et avec laquelle on peut avoir une sexualité épanouie. Si vous souhaitez changer de contraception, n’hésitez pas à en parler à votre médecin ou à vous rendre sur des sites fiables comme choisirsacontraception.fr ou le site du Planning Familial.