Les roses rouges sont un incontournable de la Saint-Valentin et pour cause, la fleur est associée à l’amour et à la passion depuis des siècles. Pourtant derrière cet achat en apparence conventionnel et bien intentionné se cache une réalité bien moins réjouissante : un désastre écologique et humain. Dans cet article je te propose de découvrir l’impact environnemental et social de la commercialisation des roses en hiver. Ainsi, tu comprendras pourquoi il vaut mieux éviter les roses à la Saint-Valentin!
Les roses de la Saint-Valentin en quelques chiffres.
200 Millions de roses vendues en France pour l’occasion.
Jusqu’à 40 substances controversées retrouvées sur un bouquet.
30 % Des ventes annuelles de roses sont réalisées à la Saint-Valentin, soit en plein hiver.
Plus de 85 % des roses vendues en France viennent de l’étranger.
A ce stade tu peux déjà identifier les principaux axes que l’on va développer ensuite!
Le (non) respect des saisons.
Les saisons, c’est tout simplement le cycle de la nature, de la vie. C’est valable pour les fruit et légumes, mais aussi pour les poissons, les végétaux et donc les fleurs! Et les roses en plein hiver en France, c’est plutôt rare. Respecter la saisonnalité des produits que l’on consomme c’est de la logique. C’est aussi faire preuve d’une grande humilité face au monde qui nous entoure. L’Homme à tendance à se croire supérieur au vivant en pensant qu’il peut tout modifier sans conséquence. Cela conduit à des pratiques absurdes pour avoir le produit idéal à moindre coût. Spoiler alert : le prix de ces pratiques est environnemental et social.
L’importation des roses.
Environ 87 % des roses vendues en France viennent des Pays-Bas. Là-bas elles sont cultivées sous d’énormes serres chauffées et éclairées 20 h / 24, 7 j / 7. La rose est une espèce qui a besoin de soleil et de chaleur pour pousser et le climat en Europe en hiver ne s’y prête pas. Inutile de préciser que ce mode de culture est extrêmement énergivore. La consommation d’une telle infrastructure est équivalente à celle d’une ville de 30.000 habitants. Rien que ça!
D’ailleurs dans le contexte de l’énergie actuel, cette sur-utilisation d’énergie se répercute sur le prix des fleurs mais aussi directement sur les producteurs. Certains pourraient voir leur activité s’arrêter si ce n’est déjà fait. Il est intéressant de voir comme on fini par payer cher le fait de vouloir aller à contre-courant avec des pratiques et des habitudes écocides. Ou comme les contraintes économiques sont plus efficaces et rapides pour les faire cesser que des arguments écologiques. Même si ils concernent notre avenir à tous et toutes.
Enfin pour répondre à la demande, les Pays-Bas importent eux-mêmes des roses provenant d’Amérique latine (Equateur) ou d’Afrique (Kenya, Ethiopie). La rose étant un produit fragile, ce transport s’effectue par avion réfrigéré. Un impact carbone considérable pour un simple bouquet de fleurs. On estime que leur émission carbone est de l’ordre de 570 à 1580 g par tonne de roses et par kilomètre.
Quid des fleurs locales?
La réglementation de la vente de fleurs est si peu encadrée que rien ne contraint les fleuristes à mentionner la provenance des fleurs. Difficile donc de savoir d’où viennent les bouquets des étales. A cela s’ajoute un autre fait pour le moins intriguant : une grande partie des fleurs produite en France passe également par Amsterdam avant de rejoindre, de nouveau, la France. Oui, je sais, toi aussi tu trouves ça stupide.
Heureusement pour nous il existe des fleurs qui poussent en France à cette période et des acteurs économiques qui les valorisent et qui ont pour critère stricte la production française. C’est le cas de Monsieur Marguerite, le fleuriste éco-responsable et français en ligne. Sur le site à la période de la Saint-Valentin on ne retrouve donc pas de roses mais des renoncules, du mimosa, des anémones, des girofles ou encore des germinis! Les bouquets sont tous plus jolis les uns que les autres, de saison, et en direct producteur.
Comme quoi, on peut très bien se passer de roses à condition de sortir des sentiers battus et de se laisser surprendre par des choses moins conventionnelles. Bouquet garanti impact environnemental faible pour un plaisir égal, voir supérieur!
Les engrais et pesticides.
Puisque les roses de la Saint-Valentin sont catégorisés comme fleurs coupées non-comestibles, aucune réglementation n’encadre leur production et les produits qui peuvent être utilisés ou non durant leur croissance.
Les cultivateurs s’en donne donc à coeur joie pour arroser les rosiers avec des pesticides et des engrais tous plus nocifs les uns que les autres. En effet, les engrais et fongicides très polluants persistent dans l’eau et dans les sols. C’est un danger pour la biodiversité, l’environnement et la santé humaine.
D’ailleurs, plusieurs des produits utilisés par les ouvriers et ouvrières sont interdits d’utilisation en Europe pour leur dangerosité. Pourtant un produit fini contenants des résidus de ces produits peut parfaitement être vendu sur notre territoire. Et des entreprises européenne peuvent les utiliser à l’étranger. Le magazine 60 millions de consommateurs a compté plus de 15 produits différents par bouquet. L’équipe de Sur Le Front en 2022 en a comptabilisé elle, jusqu’à 40.
Le risque est limité pour le consommateur. Toutefois, en ce qui me concerne, je préfère éviter de toucher et d’inhaler des produits chimiques pour des raisons évidentes. Les COVs provenants des peintures, des meubles, des produits ménagers, bougies et encens perturbent déjà la qualité de notre air intérieur, alors autant éviter d’en rajouter!
Si on t’a offert des roses contre ton gré (pas cool, je compatis à ta douleur), oublie le compost! Etant donné la dose de produits controversées, on évitera de polluer son jardin ou pire, son potager par la suite. Sauf si tu veux manger des carottes aux pesticides… Pour du fait maison, ça serait dommage, mais on ne juge personne ici!
Des zones naturelles menacées.
Utiliser autant d’engrais et pesticides polluants a évidemment des conséquences désastreuses sur les territoires qui cultivent les roses.
Au Kenya par exemple, les cultures de roses se trouvent près du lac Naivasha. Les eaux utilisés pour les roses sont peu voir pas du tout traitées et directement rejetées dans le lac. Cette pollution directe représente un danger pour les espèces végétales et animales qui y vivent. On observe déjà la disparition de plusieurs espèces d’oiseaux. Les poissons quant à eux ne survivent pas.
L’écosystème du lac est de ce fait perturbé et déséquilibré comme le montre l’invasion de jacinthes d’eau. Les pêcheurs kenyans s’en plaignent car elle est responsable du manque d’oxygène dans l’eau et les empêche d’utiliser leurs filets correctement.
Une injustice sociale.
Au delà de l’aspect écologique, cette pollution met en exergue une injustice flagrante : les populations locales voient leurs besoins vitaux menacées par les habitudes de surconsommation des occidentaux, à qui reviennent tous les bénéfices de ce commerce horticole quand les populations locales subissent toutes les conséquences. Pour les kenyans vivant autour du lac Naivasha il devient difficile de se nourrir puisqu’ils sont dépendants de la pêche. Avoir un accès à l’eau peut aussi s’avérer compliqué étant donné le degré de pollution du lac mais aussi son assèchement.
La rose est une culture très gourmande en eau : une rose des Pays-Bas requiert 3,3 litres d’eau, une rose kenyanne 12,3 litres et une rose d’Équateur 18,1 litres. Au Kenya par exemple, on rejette l’eau dans le Lac Naivasha, mais on la puise aussi. Le lac a déjà été asséché par le passé alors que le pays est menacé par la pénurie d’eau.
Enfin, les conditions de travail sur place sont déplorables pour une main d’oeuvre majoritairement féminine. Au Kenya par exemple, les ouvrier.ère.s sont payés une centaine d’euros par mois, pour 6 jours de travail par semaine a un rythme soutenu. Ils et elles sont exposés à des produits hautement toxiques. Certains de ces produits sont interdits en Europe pour leur risque avéré sur la santé. Leurs équipements de protection sont inutilisés ou bien obsolètes.
Conclusion.
Ces procédés de cultures polluants et / ou dangereux ont pour objectif d’accélérer la croissance des roses et d’obtenir des produits standardisés et parfaits. Ils sont aussi contre nature : plus de saison, plus d’hiver et plus d’odeurs pour ces roses.
Acheter c’est voter. Maintenant qu’on sait, si on arrêtait de soutenir ces aberrations sous prétexte de tradition? Comme ça on devient toustes des consommacteur-ice-s pour faire bouger les choses.
Pour trouver d’autres informations pour consommer de façon plus responsable, rendez-vous dans la catégorie dédié mon blog juste ici, ainsi que sur mon compte Instagram ici.
Sources :
- Le Figaro : aux Pays-Bas les fleurs sous serre victimes de la crise énergétique.
- Le Point : des roses à la Saint-Valentin, un cadeau empoisonné.
- Combat Le Média : La Saint-Valentin participe au désastre écologique au Kenya.
- Edeni : Saint-Valentin, si seulement vous connaissiez le coût réel d’une rose.
- Futura Sciences.
- ConsoGlobe.
- Emission Sur Le Front.